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Yvan BELAIEFF

Comptable agréé par le Gouvernement Princier

Lauréat de l'IEP Paris

Licencié en Droit

Licencié ès Sciences Économiques

Le Bitcoin atteint des sommets

Le Bitcoin atteint des sommets

Le bitcoin vaut 1 718.66 euros ou 1 864,73 dollars américains exactement au moment de la rédaction. Cela dépasse largement notre précédent article du 3 mars 2017 où la valeur de la monnaie virtuelle dépassait celle de l'or.

Il faut savoir que cette monnaie virtuelle, comme les autres, ne demande pas de passer par une banque ou un autre organisme financier et encore moins de se soumettre aux contraintes d'un état.
Comment appréhender cette monnaie, ses évolutions et ses effets ?

Histoire et évolution

Sous le terme "Bitcoin" sont regroupés une monnaie cryptographique et une système de paiement peer-to-peer. Bitcoin a été inventé en 2008 (le logiciel open-source est de 2009) par une personne ou un groupe de personnes dont le pseudonyme est : Satoshi Nakamoto.
Comme écrit précédemment, ce système dont l'unité est le bitcoin (฿, BTC ou XBT) fonctionne sans autorité centrale ou administrateur mais selon un ensemble de nœuds créés par les utilisateurs du programme.

Ces utilisateurs mettent à disposition la puissance de calcul de leurs machines pour vérifier, enregistrer et sécuriser les transactions dans la chaîne des blocs. Cette activité de création de bitcoins et de traitement des frais de transactions est appelé le minage. Celui-ci leur permet de gagner des bitcoins.
La performance de son système de validation des transactions peut se résumer en deux mots : décentralisation et fiabilité.

Autrefois moyen de paiement obscur avec une connotation trés péjorative, cette monnaie est de plus en plus acceptée par les commerçant pour une simple et bonne raison : les frais. En effet, le système Bitcoin ne prélève que de 0 à 2 % de la transaction là où les organismes classiques de cartes de crédit pratiquent entre 2 et 3 %. De plus, les frais sont à la charge de l'acheteur et toute transaction effectuée est réputée être définitive.

Nous pouvons alors légitimement nous poser une question : est-ce le système monétaire parfait ?

Un système monétaire idéal et sans risque ?

Tout n'est pas rose au pays du bitcoin. Effectivement, douze évènements majeurs sont référencés et vont du vol à des chutes monumentales.

Le 11 avril 2013, la monnaie passe de 266 $ à 105 pour finalement se stabiliser à 160 $ en moins de six heures... Deux jours plus tard, le cours chute à 66 € alors qu'il avait été multiplié par huit en moins de cinq semaines.
En 2015, une chute est également enregistrée, prouvant bien que cette monnaie n'est pas un modèle exemplaire de stabilité.

En ce qui concerne la sécurité, le bilan est également loin d'être idyllique :

  • Le 12 mars 2013, un problème de rétrocompatibilité du programme Bitcoin sépare la chaîne en plusieurs versions dont certaines sont restées bloquées plusieurs heures.
  • Le 11 février 2014, le réseau Bitcoin subit une attaque massive.
  • En mars 2014, l'avenir du bitcoin en tant que tel est menacé. 744 408 unités sont perdues par une plateforme d'échange japonaise (MtGox). Aux cours de l'époque, ce sont 250 millions d'euros qui se sont envolés. Résultat des courses : 38 % de baisse de valeur au premier trimestre 2014...
  • En 2015, deux vols sont à déplorer.
  • L'année 2016 n'est pas épargnée. deux sites d'échange sont piratés. Le butin du vol du 3 août 2016 s'élève à 119 756 bitcoins, soit 65 millions de dollars selon les cours pratiqués à ce moment-là.

Acheter des bitcoins est simple. Cela se fait via des bourses dédiées... sauf que ces dernières (les plus petites) sont éphémères et ont tendance à fermer pour mauvaise gestion ou, pire, à cause de piratage (hacking).

Virtuel ne veut donc pas dire irréprochable alors ce système est-il intéressant ?

Les banques et la cryptomonnaie

Comme énoncé dans un article BFM d'août 2016, un certains nombre de banques (Santander, UBS, Bank of New-York Mellon, Deutsche Bank) s'intéresse au système de monnaie scripturale. Pourquoi ? Citons la présidente de Santander, Ana Botin : "ce [nouveau] système rendra les transactions financières plus efficaces, plus rapides et plus sûres". Les règlements interbancaires seraient ainsi plus sécurisés via la technologie blockchain (registres où sont consignées les transactions).

L'autre raison, moins publique, est que le système utilisé par Bitcoin est de (nous y revenons une fois de plus) s'affranchir de toute contrainte et d'être sa propre banque. Se sentant menacés, les organismes bancaires ont plutôt à intérêt à surfer sur cette vague, sous peine de s'affaiblir voire de disparaître.

Finalement, pourquoi les banques se penchent-elles sur un tel système interbancaire ? Ne plus dépendre du dollar américain. Reprenons l'affaire BNP/USA de 2014. BNP Paribas avait facilité des transactions avec le Soudan, l'Iran et Cuba... sauf que la monnaie était le dollar. Et la loi fédérale américaine de 1977 nommée "International Emergency Economic Powers Act" permet la restriction des relations commerciales avec certains pays par le président des Etats-Unis. Résultat : 8.83 milliards de dollars d'amende sur les 190 milliards de dollars de transactions. Ainsi, ne plus dépendre de la monnaie reine, c'est éviter aux banques de se soumettre aux USA.

Cela n'empêche absolument pas aux états (notamment le Japon et le Mexique) de se pencher sur la question pour lutter contre le blanchiment, la fraude ou le financement du terrorisme. De plus, si un pays veut être un acteur de ce mouvement, il se doit de s'engager. La Chine est en tête avec 58 % des mining pools. Les Etats-Unis, qui ont quand même un rôle de marché principal, n'en possèdent que 16 %... Le reste du monde se partage le reste, c'est dire.

Que penser de tout ça ?

L'industrie du bitcoin pèse lourd ! Environ 2 000 personnes en vivent. 2 milliards de dollars de revenus ont été générés en huis ans d'après Les Echos !!! Cette monnaie a un avenir. Mais peut-on se faire de l'argent dessus ?

Il est conseillé d'investir sur 5 à 10 ans. L'investissement à court terme est bien trop risqué car les fluctuations sont brusques. On peut même parler de bulle spéculative. Quant à prévoir les hausses et baisses de cette monnaie, c'est délicat car elle est décorrélée des autres actifs financiers (que ce soit l'or, les indices actions, les indices obligations ou les autres monnaies). Par contre, cela a un avantage sur la diversification d'un portefeuille, dans la limite du raisonnable.

On peut se poser une question simple : quels sont les liens entre les entreprises du secteur des cryptomonnaies et l'économie dite réelle ? Seules 79 % de ces entreprises ont un lien avec les banques "traditionnelles". L'échange d'informations est donc limité.

En tout cas, le système complet de la cryptomonnaie est en train de s'établir durablement dans tous les domaines, que ce soit dans le système bancaire ou dans le quotidien via les marchands du web. La logique voudrait que le Bitcoin et les monnaies virtuelles en général soient là pour longtemps et que les pays s'y mettent.